mardi 20 août 2013

Le livre de Vernet

La renommée de Vernet-les-Bains, bénéficiant de celle du prince Ibrahim Pacha visitant la ville en 1846, plaçant ainsi la ville sur la carte, attire un siècle durant une clientèle aristocratique venant profiter de son climat, de ses eaux et de ses beaux paysages. A la belle époque, les français et les espagnols visitent la station en été, tandis que les britanniques viennent profiter du climat hivernal. C'est le cas de Rudyard Kipling qui arrive à Vernet pour la première fois en 1910, suivant les conseils de son médecin qui lui recommande un climat chaud et sec. Le célèbre prix Nobel de littérature et auteur du Livre de la jungle est fasciné par la région, à tel point qu'il y revient en 1911, 1914 et 1926. Alors que, selon ses propres mots, il ne venait à Vernet que pour chercher "rien de plus qu'un petit rayon de soleil", il tombe sous l'emprise du Canigou, "montagne enchanteresse entre toutes" et dont il se déclare alors un "loyal sujet". Mais que l'on ne se méprenne pas : même si Kipling devait sûrement se promener autour de Vernet, il est malgré tout fort probable qu'il ne soit jamais monté au sommet de l'illustre montagne, sa santé fragile le cantonnant plus raisonnablement dans son lieu de villégiature. Mais l'imagination des romanciers remplace toutes les excursions et Kipling écrira un conte mettant en scène des anglais visitant la région, Pourquoi la neige tombe à Vernet. Souhaitant sans doute revoir le Royaume du Canigou, Kipling s'apprête à revenir dans le midi de la France en 1936, mais il meurt d'une attaque peu de temps avant de reprendre le bateau à Londres. Le Canigou venait de perdre un de ses fidèles sujets.

Petites histoires des Pyrénées-Orientales
Kipling, assis à droite, et divers notables à Vernet (1911)

Source : André Suchet et John Tuppen, Rudyard Kipling à Vernet-les-Bains dans le Massif du Canigou, Revue Babel
Photo : Office du Tourisme de Vernet-les-Bains



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