mercredi 28 août 2013

Résistance républicaine

Le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte déclenche le coup d'État qui lui permet de rester au pouvoir, alors même que la constitution de la Deuxième République lui interdit de se représenter aux élections à venir. Toutes les régions de France ne réagissent pas de la même manière et les partisans de la République se trouvent alors en majorité dans le sud de la France. Le département des Pyrénées-Orientales est décrit à l'époque comme étant rempli de fervents républicains défenseurs de la démocratie, tous armés et membres de sociétés secrètes, les autorités sont donc sur leurs gardes. La nouvelle du coup d'État n'arrive à Perpignan que le 3 décembre dans l'après-midi. Aussitôt un rassemblement se forme devant la préfecture. Malgré une vive résistance, on fait quelques arrestations et celui-ci est dispersé. Augustin Lloubes, maire de Perpignan, fait afficher partout dès le 5 un arrêté municipal interdisant à quiconque de sortir la nuit la tête couverte. Malgré de nombreuses démissions d'élus ou de fonctionnaires, le calme semble s'être installé à Perpignan, où la plupart des notables ont rapidement accepté le changement de régime. A peu près 10000 personnes se soulèvent à travers le département dans la nuit du 7 au 8 décembre, mais l'éparpillement rend toute action inefficace. La plus grosse résistance vient d'Estagel, patrie d'Arago, où sont fait de nombreux prisonniers, ainsi que de Thuir, Villelongue, Collioure et Prades. Sur 500 personnes arrêtés, 336 sont déportés en Algérie, une dizaine partent pour Cayenne et 91 sont expulsées. Ironiquement, les élus locaux honorèrent par la suite le préfet en lui offrant une épée d'or en remerciement de son efficacité lors de cet épisode agité.

Portrait officiel de Louis-Napoléon Bonaparte en 1848


Sources :
Jean Sagnes (dir.), Le pays catalan, t. 2, Pau, Société nouvelle d'éditions régionales, 1985
Décembre-Alonnier, Histoire des Conseils de guerre de 1852, 1869 (à lire ici)
Image : Official portrait as president of the Second Republic of France [Public domain], via Wikimedia Commons

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